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Syriza : les lignes bougent malgré les faux amis

Par Alain HAYOT,

La formidable victoire de SYRIZA appartient au peuple grec. Il reste à faire respecter son vote. Nous savons combien c’est difficile puisqu’en 2005 les français se sont fait voler leur non au traité constitutionnel européen. Les grecs vont donc avoir besoin de toute notre solidarité et en retour leur combat profitera à tous ceux qui cherchent à ouvrir une alternative progressiste aux politiques libérales et austéritaires. Rien n’est facile : SYRIZA, du fait du refus du KKE, a été obligé de s’allier à un parti certes anti-austérité, mais nationaliste et xénophobe. C’est une contradiction qu’il doit gérer mais il reste que c’est le programme de SYRIZA qui s’applique.

Le FN de Marine le Pen, toute honte bue, a tenté de s’approprier la victoire de SYRIZA alors que ce parti de gauche est aux antipodes de ce que représente le FN. Il n’y a chez SYRIZA nulle tentation de repli nationaliste, nulle volonté de rompre la solidarité avec les peuples d’Europe, nul désir de quitter la zone euro. Il n’y a pas chez eux la moindre trace de xénophobie. Le gouvernement TSIPRAS va accorder aux immigrés qui le souhaitent la nationalité grecque, les mêmes droits sociaux et le droit du sol à leurs enfants.

Le FN collabore à Bruxelles avec le Laos qui a été membre du gouvernement PAPANDREOU-SAMARAS et a tout cédé à la Troïka. A l’inverse Alexis TSPIRAS met en œuvre un programme social en direction des plus pauvres, l’augmentation du smic, la relance de l’emploi et des services publics.

Mais le FN n’est pas seul à tenter de s’identifier à SYRIZA. Qui n’a pas été choqué par l’indécence des dirigeants socialistes qui se sont félicités du succès de SYRIZA et qui ont juré la main sur le cœur que s’ils étaient grecs ils auraient voté pour Alexis TSPIRAS. Jetant le PASOK aux poubelles de l’histoire ils sont prêts désormais à tout accorder à la Grèce. Malheureusement pour CAMBADELIS, LE ROUX, DRAY et autres BARTELONE, HOLLANDE et MOSCOVICI ont clairement indiqué qu’il fallait que la Grèce « respecte les engagements qu’elle avait pris ».

L’Elysée, Matignon et Solferino ont d’ailleurs toujours refusé de recevoir et de discuter avec Alexis TSPIRAS.

Allons ! Un peu de pudeur chers camarades et quand Jean-Marie LE GUEN déclare sans rire que Alexis TSPIRAS est plus proche de HOLLANDE que du Front de gauche, il faut se souvenir qu’aux européennes le PS soutenait Martin SCHULTZ partisan de la rigueur budgétaire, alors que Alexis TSIPRAS était le candidat anti-austérité du parti de la gauche européenne qu’il copréside aux côtés de Pierre LAURENT.

La morale de cette histoire ? Nous savons depuis Jean COCTEAU (Antigone d’après Sophocle) que lorsque « les mystères vous dépassent il faut feindre d’en être les organisateurs » ou pour se référer à Racine (Britannicus) « il faut embrasser son rival pour mieux l’étouffer ». Ne soyons donc pas dupes mais félicitons nous que les lignes bougent et que notre bataille politique peut et doit encore les faire bouger. Parce que la victoire de SYRIZA est d’abord un formidable point d’appui en Europe pour les forces antilibérales, en particulier en France où le rassemblement anti-austérité reste à construire.

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Syriza : les lignes bougent malgré les faux amis

le 29 janvier 2015

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