Section PCF 13009 de Marseille 9

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le PCF Marseille 9ème du 21° Siècle commémore le 8 mai 45

Le 8 mai 1945, il y a 71 ans, la France et l'Europe étaient libérées du nazisme et de la collaboration. Aujourd’hui, dimanche 8 mai 2016, le Parti Communiste Français du 9ème arrondissement de Marseille a commémoré du 8 mai 1945 au vallon de LUM (chemin de Morgiou).

Au vallon de LUM, là où trois jeunes résistants FTPF Communistes, Jacques BABY, Serge LOISEAU et Jean ODELIN, furent lâchement assassinés le 4 juillet 1944 par la police de Vichy sous les ordres d’un officier de la gestapo, un nazi. Ils étaient tous les trois membres du maquis FTPF camp n°4 « maquis du Serre » dans les Cévennes.

Eh bien, sachez-le, c’est aussi en commémorant le 8 mai 1945 que nous les communistes, nous affirmons haut et fort que nous aussi nous voulons construire un monde meilleur avec toutes celles et tous ceux qui aspirent à des jours heureux sans exclusive, sans sectarisme. Nous les communistes, nous sommes des bâtisseurs, nous faisons partie du patrimoine. Patrimoine, mais pas au sens ancien du mot. Au sens moderne ! Car nous sommes différents : nous construisons de l’alternative, en somme, dans une forme singulière de rassemblement des 99%. Restons debout, soyons les communistes du XXIème siècle ! 

Du maquis de Serre dans les Cévennes au vallon de Lum à Marseille en 2016

C’est pour cela que la section du PCF du 9ème a choisi d’être ici ce dimanche 8 mai 2016 pour ce rassemblement au vallon de LUM, route de Morgiou. Ce lieu est marquant de ce que fut à la fois la férocité du nazisme avec l’appui des français de Vichy aux ordres de Pétain, mais aussi de ce que fut la complexité de l’unité de la Résistance.

Aujourd’hui nous sommes éclairé de certains faits et éléments qui font que « certains » ne veulent pas que soit connu la vérité de ce qui s’est passé ici, à Marseille, mais aussi à Lasalle dans les Cévennes.

Le monument que nous saluons aujourd'hui a une histoire agitée, Il a été érigé à la libération, en souvenir des suppliciés, par les résistants communistes du quartier des Baumettes, et financé par souscription.

Cependant, le propriétaire du vallon de Lum, a décidé à l'époque, d'en faire une décharge de décombres, (nous voyons le résultat, bien aménagé aujourd'hui).

Lorsque le monument se trouva confiné au fond d'un véritable "entonnoir" de décombres, il a  été décidé de l'entreposer à l'abri, dans les locaux de l'entreprise Marion. C'est ainsi qu'il fut sauvé une première fois par les résistants.

Le comblement a pris des années encore, avant d'être terminé dans les années 70.

C'est alors que commence le récit du deuxième sauvetage du monument :

            M. Zénatti, patron du restaurant « chez Zé », militant communiste, demanda que la cellule du quartier publie dans son journal un article réclamant la réinstallation du monument dans le vallon. Cela fut fait, et bien accueilli par la population.

            Les élus du quartier reprirent l'idée et proposèrent de dresser une belle pierre portant une croix de lorraine et une plaque portant les noms des trois jeunes fusillés avec la seule mention: "morts pour la France". Pour notre part, dans notre journal de cellule, nous exigeâmes fermement que l'inscription respecte scrupuleusement le texte initial.

            C'est alors que, le 14 juillet 1973, vers 4 heures du matin, les anciens résistants FFI et FTP du coin : dont M. Vasserot, M. Zénatti, M. Jeanselme, M. Marion, aidés de leurs enfants, prennent les éléments sauvegardés du monument chez Marion et les scellent en place sur la plateforme. Ils en font l'inauguration avec une gerbe de fleurs.

            Ils avaient appris, on ne sait comment, que la Maréchale De Lattre de Tassigny, devait inaugurer le nouveau monument le 14 juillet avec croix de Lorraine et plaque passe-partout, en présence des corps constitués (préfet, Maire, Armée).

            Cela ne correspondait pas du tout au profil du maquis dont étaient issus le trois fusillés, car, jeunes communistes, initialement incorporés dans un maquis gaulliste, ils ne voulaient pas se contenter d’attendre les ordres de Londres pour agir militairement. Ils fondèrent alors leur propre maquis et effectuèrent dès 1943, des sabotages de la machine de guerre nazie.

La tromperie prévue a échoué, et la cérémonie a été décommandée en urgence ! Ce n'était que justice.  

Le chef de ce maquis des Cévennes était Jacques Baby, 23 ans, dont le père était membre du Comité Central du PCF.

            Force est de constater que ce jour là, la révision de l'histoire des fusillés du vallon de Lum a été évitée de justesse.

            M. Vasserot, qui connaissait le PCF de l’arrondissement, les avait informés de leur projet. Le résultat est là, il y a deux stèles ! 

Mais de nos jours, on assiste à une nouvelle tentative de déformation des évènements que rappelle le monument.

            Sur la place des Baumettes, vous avez peut-être remarqué une plaque qui pourrait faire croire que les jeunes ont été fusillés sur la place, (premier mensonge), mais en modifiant le texte d'origine, elle déforme de nouveau l'histoire, en cachant le fait que les fusillés ont été condamnés à mort par un « tribunal » de la milice de Vichy, et, nous savons par l'ouvrage « épopée en Cévennes », d'Aimé VIELZEUF, qu'ils furent fusillés par un groupe de GMR, (gendarmerie mobile de réserve du gouvernement de Vichy), de René Bousquet, des gendarmes « Français », commandés par un capitaine Allemand de la gestapo.

Cette plaque est une insulte à l'engagement de ces jeunes dans la résistance, à la fois aux nazis et aux collabos. Les communistes exigent toujours son enlèvement !

Honte à ceux qui veulent refaire l'histoire, car ceux qui ne connaissent pas l'histoire sont condamnés à la revivre.

Alors qui sont Jacques Baby (surnommé « petit père »), Serge Loiseau (dit « Max ») et Jean Odelin ?

D'abord, jeunes résistants, réfractaires au STO, membres du maquis FTPF (Francs Tireurs et Partisans Français) du SERRE dans les Cévennes.

Jacques Baby, qui le 30 juin 1943, a pris place dans le car de Saint-Jean-du-Gard à côté de Raymond Brès, est un garçon de dix-neuf ans, né à Prague (en Tchécoslovaquie) le 17 juillet 1924. Elève de l’Ecole des Beaux Arts de Paris, puis de Nîmes où les siens se sont repliés. Eduqué par son père, le professeur Jean Baby, homme très instruit et généreux, militant sincère et courageux du Parti Communiste, Jacques BABY est profondément et sincèrement marxiste. Et c'est par conviction politique, parce que son parti est engagé dans une lutte à mort avec le fascisme qu'il s'est lancé dans la Résistance et qu'il est entré au maquis.

Des trois fusillés de Marseille, Jacques Baby est le seul à être connu de par ses origines familiales et son parcours politique et ses responsabilités dans le maquis. Les deux autres maquisards FTPF, réfractaires au STO, ne le sont qu'à l'occasion des événements précis décrits qui sont à l'origine directe de leur arrestation par la police de Vichy.

Devenu chef du maquis dit « de Serre », créé par lui suite à une scission politique du maquis l’Armée Secrète (d’obédience Gaulliste) de Lasalle suscité par lui, Jacques Baby n'acceptait pas que l'on brisât le consensus interne au maquis par une « propagande anti-communiste » de la part d'officiers assurant l'entraînement des jeunes réfractaires arrivant de plus en plus nombreux au maquis.

Circonstances de leurs arrestations.

Arrestation de Jacques Baby. Le 23 avril 1944, vers 18 heures. Suite à un affrontement entre maquisards du maquis du Serre où deux gendarmes du Vigan sont blessés dont l'un mortellement, un barrage est mis en place pour les intercepter.

Soudain, le gendarme éclaireur placé sur la route en direction de Saint-Hippolyte-du-Fort annonce le passage des deux motocyclistes attendus depuis seize heures.

Jacques Baby et Octave Camplan retournent de mission : ils sont allés à Ouissac où ils ont rencontré un cheminot résistant, membre du PC clandestin, Eugène Vivent, avec qui ils ont décidé des sabotages ferroviaires à réaliser sur la ligne Nîmes-Le Vigan. Les deux maquisards de Serre ignorent ce qui s'est passé en cet endroit moins de deux heures plus tôt. C'est Octave Camplan qui conduit.

A l'arrivée des deux motocyclistes les gendarmes tirent. Une balle frappe Camplan derrière la tête, ressortant par l'œil gauche. La moto se renverse sur Jacques Baby, lui brisant la jambe droite. Les deux jeunes gens gisent sans connaissance. Les gendarmes (Police de Vichy) les conduisent à l'hôpital d’Alès. Cinq jours plus tard, dans un fourgon cellulaire, les deux maquisards sont dirigés vers le centre médical Gaston-Doumergue.

Arrestation de Serge Loiseau et de Jean Odelin.

Le 27 juin à la nuit noire les 18 hommes du « camp des brousses » sont dépêchés à bord d'un camion à gazogène au Vigan où les FTPF doivent effectuer un sabotage et récupérer du matériel de transmission. Le 29 juin 1944, les Résistants FTPF se sont présentés à la mairie du Vigan. L’entrepositaire a eu le temps de s'enfermer. Les Résistants FTPF sont repartis en direction de Saint Laurent-le Minier. Le lieutenant de gendarmerie du Vigan avec ses hommes et un renfort de GMR venu de Saint Hippolyte-du Fort ont rejoint les Résistants FTPF.

Les Forces de l’Ordre de Vichy ont ouvrent sans sommation le feu sur les maquisards qui ont eu plusieurs blessé et trois prisonniers : Serge Loiseau, Jean Odelin et Masia Raymond, ce dernier blessé.

Condamnation à mort et exécution à Marseille des trois résistants.

Jacques Baby a été incarcéré à la Maison d Arrêt de Nîmes, proche des arènes. Le 3 juillet il y fut jugé avec Serge Loiseau et Jean Odelin, pris à Saint Laurent-le Minier, par un tribunal de la Milice présidé par Passemard qui, après une parodie de jugement, les condamna à la peine de mort. Les gendarmes de Nîmes par peur de représailles refusèrent d'exécuter les trois jeunes patriotes, ceux-ci furent transférés à Marseille où, le 4 juillet trente GMR du groupe « Comtat » d’Avignon sont convoqués.

L'officier de paix Malie est chargé de l'exécution mais il se dérobe. C’est le commandant Poizat qui dirige les assassinats. Des policiers français au service de Vichy et des Nazis fusillèrent Jacques Baby, Serge Loiseau et Jean Odelin.

À partir de l'automne 1943, les GMR participèrent aux offensives lancées par le régime de Vichy contre les formations du maquis, avec l'accord des Nazis. Ils participèrent comme force d'appoint aux combats des Glières.

Lors des opérations contre le maquis du Vercors, les GMR restèrent au pied du massif pour en interdire les accès. Autant qu'ont pu en juger témoins et historiens, ils n'ont pas montré de scrupules particuliers pendant ces campagnes de répression. Après la libération, le 7 décembre 1944, les GMR furent dissous et une partie des effectifs fusionna avec des éléments issus des FFI pour créer, le 8 décembre, les Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS).

Honorons toute la Résistance !

Rien ne peut faire oublier ces femmes, ces hommes, ces jeunes, ces résistants de la première heure, ces travailleurs étrangers venus de nombreux pays (FTP-MOI), et qui sont morts pour la France, morts pour la liberté, comme pour nos quartiers du Su de Marseille :

Les communistes, membres des FTPF, morts au combat natifs de Mazargues, Sainte Marguerite, Cabot et Redon : ARLAUD François, BARON J-M, BORGHINO Joseph, COMBES L, FAURE G, GERBE A, GONELLA Marius, LACHAUD L, LIAUTARD F, NICOLAS Alfred, PETRONIO Joseph, ROUBIN P, TAMBON A, TANI Charles et Sébastien MARCAGGI, Résistant FTPF du plateau des Glières, torturé par la gestapo, fusillé le 29 Mars 1944 à Thônes (74).

Les communistes dans la résistance ont tout fait pour unir quelle que soient les différences politiques, religieuses et philosophiques, plus que jamais au 21ème siècle, les communistes honorent la Résistance.

Ce combat d’hier et d’aujourd’hui, doit nous unir pour défendre l’humain d’abord et vivre des jours heureux.

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le 08 May 2016

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