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C’est en éclairant l’avenir que nous nous garderons de la barbarie

Par Alain HAYOT,
(chronique à paraître demain dans le journal La Marseillaise)

Pour battre le Fn se rassembler c’est bien, l’affronter et le combattre c’est mieux.

On ne le fait sûrement pas en mettant le Fn au centre des débats comme le font les médias dominants. On ne le fait pas non plus en lui empruntant ses thèses comme le font Sarkozy depuis près de 10 ans, Valls qui cultive un discours autoritaire et sécuritaire et même Hollande qui a revêtu des habits de chef de guerre, installant le pays dans la peur et l’état d’urgence. Tout cela légitime le Fn et contribue à sa dynamique.

On ne le fait pas aussi en menant une politique qui lui sert de terreau. Le Fn fait son miel des peurs et des insécurités. Le cœur de son électorat est constitué par des catégories qui ont l’angoisse du déclassement ou qui se heurtent à la panne de l’ascenseur social. Ajoutons à cela qu’une part de la dynamique électorale du Fn est due à l’abstention de l’électorat populaire de gauche qui sanctionne ainsi les choix austéritaires du gouvernement. C’est dire l’urgence d’une rupture avec cette politique.

Alors que faire ?

En premier lieu il faut que les forces progressistes de ce pays mènent avec plus de vigueur la contre- offensive face à un Fn qui a gagné la bataille des idées. Il s’agit de déconstruire ses fausses évidences, de traquer ses contre-vérités et de démontrer le caractère inégalitaire, discriminatoire et xénophobe de ses positions. Au-delà, c’est à une véritable entreprise progressiste de reconquête d’une hégémonie culturelle qu’il faut s’atteler. Elle doit s’adresser à l’ensemble de la société et réinventer une pensée, des valeurs, des mots, une symbolique qui nous projettent vers un futur émancipateur qui nous fassent rêver.

Il faut ouvrir aussi le chantier de la solidarité : il s’agit de renouer des liens fraternels pour produire du commun dans la cité, l’entreprise, l’école, les espaces associatifs et culturels. Il s’agit ainsi de repolitiser les enjeux, les luttes et les aspirations, en inventant des modes citoyens d’exercice de la politique qui intègrent et élargissent les formes partisanes dans des espaces citoyens qui rassemblent les différences tout en les respectant, afin de construire ensemble l’avenir.

Il faut ouvrir enfin le chantier du projet et de l’alternative. Chantier majeur parce qu’il s’agit de forger la trame d’un projet alternatif au néo-populisme qui nous enfoncent dans les ténèbres, comme au néo-libéralisme qui nourrit la vague brune. Il faut construire ensemble le projet d’une société d’émancipation qui dessine les contours du dépassement de ce capitalisme financier, productiviste et consumériste, d’en finir avec toutes les formes d’exploitation, de domination et d’aliénation de l’homme par l’homme, de la femme par l’homme, de la nature par l’activité humaine ; de penser l’émancipation à partir de l’égalité des droits, l’éradication des discriminations et l’autonomie des individus ; le développement humain, durable et solidaire à l’aide de l’appropriation citoyenne des biens communs et la préservation de la planète ; la civilisation avec le partage des savoirs, des arts et des cultures ; la révolution citoyenne en refondant la République, la laïcité et la démocratie.

C’est en éclairant l’avenir que nous nous garderons de la barbarie.

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C’est en éclairant l’avenir que nous nous garderons de la barbarie

le 11 December 2015

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