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[#Départementales2015] #Marseille 9 : semer des graines dans le jardin de la droite

Dans ce bastion de la droite traditionnelle où le PS ne présente aucun candidat, le Front de gauche veut faire entendre une voix différente.

Cinq binômes se présentent sur le canton de Marseille 9, le plus au sud de la ville, historiquement ancré à droite. Les candidats UMP-UDI partent favoris. Le Front de gauche porte les espoirs de la gauche.

Marseille Sud ! Les Calanques, son charmant port des Goudes, les plages de la Vieille Chapelle, Luminy et la campagne Pastré... la droite joue à domicile dans ce nouveau secteur de Marseille 9, bâti sur les anciens cantons de Mazargues, Sainte-Marguerite, la Pointe-Rouge et une partie de Saint-Giniez.

Une terre où les habitants n’ont plus vu l’ombre d’un homme de gauche accéder aux fonctions de conseiller général depuis plus de 30 ans. Le dernier, le socialiste Manivet, élu sur le canton de Mazargues en 1973, fait presque figure de soldat inconnu.

Tout l’inverse de Guy Teissier son successeur en 82, aujourd’hui président de Marseille Provence Métropole. Dans ce sud droitier, personne n’a oublié non plus Jean-François Mattei, ministre de la Santé (et de la canicule). Moins encore Dominique Tian qui succéda à l’inévitable Jean-Claude Gaudin sur le canton de Saint-Giniez en 88, et se tient prêt à prendre sa suite, le jour venu, à la tête de la Ville.

Les barrons de cette droite marseillaise qui règne sur la cité phocéenne depuis vingt ans ont fait leur classe ici. Et ce n’est peut-être pas anodin si Martine Vassal qui porte les aspirations de l’union de la droite dans les Bouches-du-Rhône pour ces départementales, y est aussi solidement implantée.

Partie ferrailler sur Marseille 10, elle a laissé les clés du jardin au petit prince Didier Réault, adoubé sur le canton de Mazargues aux début des années 2000 par Teissier. Un jardin merveilleux pour celui qui cumule les postes de président du conseil d’administration du parc national des calanques, de conseiller général, et d’adjoint au maire de Marseille délégué à la mer, au littoral, au nautisme et aux plages...
Ce Libertarien, il se revendique ainsi sur sa page Facebook, marchera en binôme avec Laure-Agnès Caradec, conseillère municipale et métropolitaine, à la tête de l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise. Que peuvent redouter ces deux représentants de l’ordre établi ? Pas grand chose malgré deux candidatures à leur droite.

Deux lignes de front

Si celle d’Alain Calvet et Florence Cassagnau pour Debout la France, peut paraître anecdotique, celle du Front National semble plus solide. Surtout dans un secteur où l’abstention (+60% sur Mazargues et Sainte-Marguerite) a permis aux candidats frontistes d’arriver en tête au 1er tour des cantonales de 2011.

Le FN y est représenté cette année par Caroline Sicard, élue des 13-14, et « Mike » Cataneo, ancien leader du groupe de rock Without Sense. Sans surprise, les deux candidats d’extrême droite font campagne sur le terreau populiste de la fin du système « UMPS », y ajoutant la touche locale de l’anti-guérinisme.

Cela sera-t-il suffisant ? Michel Cataneo, devenu le « M. économie » du FN marseillais - en témoigne un laborieux « exposé » sur « le désendettement de la France et le retour la croissance » disponible sur Youtube -, n’avait obtenu que 7 440 voix (un peu plus de 17% des suffrages) aux dernières municipales. Il faut le dire, dans deux arrondissements, les 6-8, enlevés dès le 1er tour par Jean-Claude Gaudin. Mais il pourra cette fois compter sur une partie des 25% des suffrages ralliés à Laurent Comas dans les 9e et 10e arrondissements, pour s’inviter au second tour.

Un second tour où Guillaume Algrin et Marie-Claude Rumeau, les deux représentants du Front de gauche, ont l’intention de pointer aussi le bout de leur nez. Le Parti socialiste ayant déserté le secteur, ils espèrent faire entendre une voix singulière à gauche.

Avec un programme riche de quarante propositions ancrées sur les problématiques de ce territoire, axées autour des questions du transport, du logement, de l’école, ou de la santé, ils veulent montrer qu’une alternative politique à l’UMP, au PS et au FN est possible. Ils veulent surtout labourer le terrain et planter des graines qui permettront à la gauche de refleurir au soleil du sud.

Car la présence du binôme Europe Ecologie-Les Verts formé de Christine Juste et Hervé Menchon, - deux candidats semble-t-il plus Europe Ecologie que Les Verts - pourrait arracher de précieuses voix à cette gauche lors du décompte final.

Christophe Casanova,

Journal La Marseillaise du 16/03/2015
photo Migué MARIOTTI

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le 16 mars 2015

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