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L’après 11 janvier (suite)

Par Alain HAYOT,
Le caractère historique de l’évènement que nous venons de vivre n’échappe à personne : « il est des épreuves qui révèlent une nation à elle-même « (Edwy Plenel), « évènement monstre, expression du merveilleux démocratique « (Pierre Nora).

L’irruption du peuple pour défendre la liberté, pour refuser tout amalgame et promouvoir la fraternité ouvre des possibles pour ceux qui sont Charlie mais aussi pour ceux qui ne le sont pas. Mais rien n’est automatique et tout dépendra des réponses apportées.

Nous sommes à un tournant et nous savons bien qu’en cas d’échec ce sont les forces populistes, obscurantistes et xénophobes qui tireront les marrons du jeu.

Le débat est donc essentiel. Faut-il par exemple écouter Malek Boutih et mettre les quartiers populaires sous tutelle en écartant les élus locaux ? Faut-il répondre aux drames que nous venons de vivre par la déchéance de nationalité voire l’instauration d’un délit « d’indignité nationale » ? Ne faut-il pas au contraire affronter les vrais problèmes secrétés par la société française ?

Quand M. Valls fait semblant de découvrir les situations « d’apartheid ». (Le concept n’est pas adapté à une réalité autrement plus complexe) j’ai irrésistiblement envie de lui répondre qu’il est bien temps de faire un constat qui n’est que le produit des politiques menées depuis une dizaine d’années, par Sarkozy, Hollande et…. Valls.

Faut-il rappeler l’accélération brutale des politiques austéritaires, la réduction drastique des services publics, les mesures exclusivement sécuritaires ? Faut-il rappeler la continuité des discours ethnicistes, racistes et discriminatoires à l’égard des Roms, des immigrés ou des français d’origine immigrée ?

Faut-il rappeler l’absence de réaction des pouvoirs publics à la médiatisation permanente de la haine distillée par Marine le Pen, Zemmour, Finkelkraut, Meynard et autres Houellebecq ?

Ce que Valls appelle l’apartheid a été fabriqué socialement et culturellement et le couple Hollande-Valls y a largement pris sa part. En a-t-il tiré les enseignements ? Manifestement non puisque F. Hollande déclare vouloir s’appuyer sur l’esprit du 11 janvier pour poursuivre ce qu’il nomme son « action réformatrice », la loi Macron par exemple.

Les quelques inflexions à l’austérité budgétaire concernent exclusivement les effectifs militaires et policiers.

Rien pour l’éducation sinon des vœux pieux sur la mixité sociale et un appel pour le moins ambiguë à la morale et à la discipline ; rien sur la culture pourtant essentielle ; rien sur le social ; rien enfin pour permettre une citoyenneté plus active dans les quartiers populaires.

Pendant ce temps les affaires continuent et Hollande va à Davos parler avec les 1% de la population mondiale qui possède l’équivalent de ce que se partage les 99% restant.

Mais l’espoir peut renaître. Nos regards ce weekend end ne seront pas tournés vers Davos mais vers Athènes où Syriza peut ouvrir la voie.

Le meeting parisien de soutien au rassemblement mené par Alexis Tsipras a été l’occasion de réunir J. L. Mélenchon, P. Laurent et C. Autain mais aussi C. Duflot, des représentants d’Attac et d’autres mouvements citoyens, des députés socialistes. Cela semble inquiéter Cambadélis. Tant mieux c’est peut-être l’indice que « demain sera un autre jour ».

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L’après 11 janvier (suite)

le 23 January 2015

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